• Pratiques artistiques et transdisciplinarité

     

    Parce que les arts plastiques ne devraient pas être simplement une façon de boucler les fins d’après-midi difficiles ou un machin sympa mais qu’on pourrait aussi bien refiler au périscolaire…

     

    La progression d’arts plastiques que j’essaye de mettre en place est censée m’aider à renforcer la synergie entre cette matière et le reste des apprentissages.

    Concrètement, voici les principaux domaines –du moins ceux qui me viennent à l’esprit- dans lesquels mes séances de dessin peuvent renforcer et se trouver renforcées par les autres matières :

     

    L’usage du matériel scolaire

     

    Dès le début de l’année, les élèves de cycle 2 doivent apprendre à se servir de leurs crayons et de leurs divers « outils scripteurs », de leurs ciseaux, leur règle, …

    Autant d’instruments qu’on peut leur enseigner à manipuler plus finement en cours d’arts plastiques.

    Dès les premières séances, ils apprendront ainsi à tenir un crayon correctement (position, pression, entretien de la mine,… ) à se servir des ciseaux pour découper précisément selon une ligne, y compris si elle est courbe ou encore à se servir de leurs crayons pour colorier soigneusement une surface bien délimitée. Cela simplifie plutôt la mise en route de la classe au début de l’année.

     

    Les élèves apprennent également à se repérer dans l’espace, en particulier dans l’espace d’une page (remplir tout l’espace n’est pas simple pour un jeune enfant par exemple) , on peut donc espérer que le travail en dessin les aide à se servir d’un fichier ou d’un cahier (je suis bien consciente que ça ne suffit pas, mais ça ne leur fait pas de mal)

     

    Géométrie

     

    Les élèves tirent profit du fait de se servir des instruments de tracé (règle mais aussi pourquoi pas équerre ou même compas) dans différents contextes.

     

    Au début de l’année, je lie très étroitement certaines leçons de géométrie à des séances d’arts plastiques, en particulier sur les lignes droites, brisées ou courbes, verticales ou horizontales. Les séances d’arts plastiques permettent ainsi d’enrichir le vocabulaire géométrique.

     

    Les ouvrages du SLECC encouragent à faire reproduire régulièrement des frises géométriques, cette pratique est intermédiaire entre arts visuels et mathématiques et même si l’exercice est très complexe au départ pour les élèves qui ne sont pas encore entrainés, ils sont fiers de voir que leurs progrès sont liés à leurs efforts de soin et d’attention.

     

    Le travail en volume en arts plastique (modelages mais aussi pliages,… ) est aussi lié en mathématiques aux premières notions de géométries dans l’espace du cycle 2.

    Français

     

    Vocabulaire et expression orale :

     

    Outre le vocabulaire géométrique, les élèves sont poussés à enrichir leur lexique à chaque séance d’arts plastiques puisqu’ils sont encouragés à décrire les œuvres de référence qu’on leur montre, ainsi que leurs productions et celles de leurs camarades, le plus précisément possible.

    Ces occasions supplémentaires de prendre la parole en public permettent en outre de les entrainer à parler clairement, en posant leur voix et en formulant des phrases correctes et compréhensibles par des tiers.

     

    Compréhension

     

    Les élèves dessinent beaucoup au cycle 2, surtout avant le CE1, lorsqu’il faut qu’ils s’expriment mais ne sont pas encore capables d’écrire beaucoup. On vérifie donc souvent la compréhension en leur demandant de dessiner ( voir les fameux « copie et dessine » ). Or, les enfants qui n’ont pas l’habitude de dessiner sont parfois « bloqués » par la peur de ne pas savoir représenter ce qu’ils désirent. Il arrive aussi que leurs dessins soient effectivement difficilement compréhensibles car très maladroits (certains élèves arrivent à l’école élémentaire en étant encore au stade du « bonhomme têtard » , et il n’est pas simple de savoir si le gribouillis sur la feuille représente bien « un chat bleu dans un arbre » ou si c’est un gorille dans une auto… )

    Découverte du monde

     

    Je fais faire beaucoup de dessins d’observation à mes élèves en découverte du monde. En DDM, ils ont un cahier de travaux pratiques. Au début de l’année, je guide énormément leurs écrits et leurs dessins qui deviennent un peu plus libres lorsque les habitudes sont prises. Ils représentent de façon plus ou moins simplifiée les animaux, les plantes, les objets ou les expériences vues en classe et apprennent à légender leur dessin ou leur schéma. La pratique artistique en parallèle leur permet d’avoir plus d’aisance, mais les séances de DDM sont également une occasion d’affiner leurs compétences en dessin.

     

    Et plus encore

     

    Parmi les activités libres que je laisse en fond de classe, il y a de quoi dessiner librement, mais aussi des coloriages inspirés de classiques de l’histoire de l’art J'en prends certains ici, j'en profite pour remercier le directeur de l'école Rustrel et pour lui souhaiter bon courage). Cela permet des moments de détente mais aussi d’entrainement pour les élèves.

    Il arrive également que je leur fasse illustrer une rédaction, une poésie ou une lecture, ce qui est d’ailleurs, comme je l’ai déjà évoqué, une façon de vérifier leur compréhension des textes.

    Pour toutes ces raisons, je reste attachée à la polyvalence des professeurs des écoles, parce qu’elle rend bien plus facile une liaison forte entre toutes ces composantes de l’apprentissage, ce qui serait bien plus ponctuel et superficiel si c’était un intervenant qui se chargeait de faire faire des arts plastiques à ma classe.

     

     

     

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  • Progression cycle 2 en arts visuels (3) le découpage de l’année

     

    Passons maintenant aux choses sérieuses !

    Partons donc pour environ 30 séances, à adapter évidemment au contexte de la classe et de l’école. Je compte 5 périodes et donc environ 6 séances par période. Voici un premier découpage, pas très détaillé pour le moment, qui indique seulement le principal objectif technique de chaque micro séquence (il peut arriver qu’il y ait plusieurs objectifs) et le nombre de séances que je pense y consacrer.

     

    • 1-Septembre-Toussaint


    v séquence 1 : Tenir un crayon à papier pour dessiner au trait (1 séance)
    v séquence 2 : Réaliser des aplats aux crayons de couleurs (1 séance)
    v séquence 3 : réaliser un premier collage (2 séances) :

    v séquence 4 : Représenter un paysage (1 séance)
    v séquence 5 : Obtenir une couleur par mélanges aux crayons de couleur (1 séance)

     

     

     

    • 2-Toussaint-Noël

     

    v séquence 1 : Obtenir une couleur par mélanges à la peinture (1 séance)

    v séquence 2 : Réaliser un portrait (1 séance)

    v séquence 3 : Représenter des ombres au fusain (1 séance)

    v séquence 4 : Réaliser une nature morte (1 séance)

    v séquence 5 : Réaliser un objet en papier tridimensionnel à l’aide de pliages et de découpages plus complexes (2 séances)

     

    • 3-Janvier-février

     

    v séquence 1 : Modeler la terre (2 ou 3 séances)

    v séquence 2 : Utiliser l’encre de couleur pour faire des lavis (1 séance)

    v séquence 3 : Faire un dégradé au doigt (1 séance)

    v séquence 4 : Faire un dégradé à la peinture (1 séance)

    v séquence 5 : Élaborer une composition en trois dimensions (2 séances)

     

     

    • 4-mars-avril

     

    v séquence 1 : représenter des textures aux crayons (2 séances)

    v séquence 2 : utiliser les craies grasses et l'encre de couleur de façon combinée (2 séances)

    v séquence 3 : se servir de matières différentes dans un collage (2 séances)

     

    • 5-mai-juin

    v séquence 1 : Confectionner un objet en volume à partir d'un patron (1 séance)

    v séquence 2 : encrer et coloriser un dessin à l'encre (2 séances)

    v séquence 3 : dessiner et encrer un strip de bande dessinée (3 séances)

     

    Je modifierai peut-être l’ordre de certaines séances, voire leur intitulé, au fur et à mesure que je préciserai le déroulement de chaque séquence, mais j’attends d’ores et déjà vos avis éclairés ! Évidemment, on ne peut pas viser l'exhaustivité sur une année scolaire, surtout avec des élèves de 5 à 8 ans, mais le but est de leur donner des bases qu'ils pourront utiliser par ailleurs, chez eux ou dans la suite de leur scolarité. Parmi les choses que je rajouterais en priorité si nous avions un peu plus de temps, je pense à un peu de couture ou autres travaux d'aiguille et à des créations à base de petites perles par exemple.

     

     PS: Les liens sont désormais tous actifs, la progression est complète. J'attends désormais les avis et suggestions de ses utilisateurs. Merci d'avance !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • Les horaires

    Cette progression est faite pour une année scolaire, donc 36 semaines.

     

    Je trouve qu’une séance d’arts plastiques hebdomadaire est un bon rythme, je la place le plus possible à la fin de la semaine, quand les enfants sont fatigués et que c’est un peu « la récompense » quand tout ce qui était prévu avant a été fait correctement.

     

    Je leur ai jusqu’ici donné l’habitude du vendredi après-midi, de préférence avant la récréation… cela permet d’avoir le temps de ranger sans risquer de faire sortir toute la classe en retard, car dans le pire des cas je rogne sur le début de la récréation, ce qui est très motivant pour en faire des pros du ménage en 3 minutes chrono…

     

    Évidemment, rien n’est si simple dans la réalité, on ne peut presque jamais faire dans l’année 36 séances tranquillement, à heure fixe et sans jamais en annuler une seule. De plus, l’année prochaine se profilent des après-midi de 13H45 à 16h00 sans récréation, là où auparavant nous avions cours de 13h30 à 16h30 avec une coupure d’un quart d’heure à 15h00… J’envisage donc, si je n’ai pas d’intervention sur cet horaire (EPS, projet théâtre, …) , de conserver mon créneau du vendredi après-midi et d’offrir un temps calme assez libre aux élèves une fois la classe remise en ordre à l’issue de la séance. Il s’agira peut être d’un temps d’ateliers où je donnerai le choix aux élèves entre dessin libre à légender si on veut les afficher dans la classe, coloriages (attention, chez moi pas de Disney princesse ou de Pokemon ! ) et jeux de construction.

     

    Les programmes 2008 prévoient 9 heures par semaine au cycle 2 d’enseignement « hors français et mathématiques », parmi lesquelles 81 heures de « pratiques artistiques et histoire des arts ». Ces heures regroupent les arts visuels et l’éducation musicale.

    Si on compte 45 minutes hebdomadaires de musique, ( 81 – (0,75 X 36) = 54 ) il nous reste 54 heures d’arts visuels sur l’année… On peut donc faire environ une heure et demie par semaine d’arts plastiques en moyenne.

    Je considère qu’il est raisonnable d’envisager « seulement » une trentaine de séances au lieu des 36 théoriques… Comme ces comptes restent approximatifs puisque les horaires imposés ne tiennent pas compte des récréations, je crois qu’on retombe à peu près sur nos pattes. L’important restant toujours de ne pas sacrifier les horaires dévolus strictement au français ou aux mathématiques : même si le but est que ce qu’on apprend dans ces séances viennent renforcer les « fondamentaux », la priorité du cycle 2 reste la lecture et le calcul !

     

    Le déroulement d’une séquence type

    J’ai pris l’habitude, quel que soit le niveau d’ailleurs, de suivre à peu près toujours ce déroulement pour une « séquence » (je mets le mot entre guillemets parce que chez moi, une séquence peut ne faire qu’une ou deux séance, et rarement plus de trois)

     

    1. Présentation d’une œuvre 

     

    Ce peut être aussi plusieurs œuvres (je demande alors aux élèves de deviner pourquoi je les leur montre ensemble, quels sont leurs points communs ou ce qui les oppose) ou parfois un « modèle » que j’ai préparé à l’avance pour eux.

    Dans tous les cas, je prends un petit moment pour les laisser regarder, poser des questions et décrire ce qu’ils voient.

    Après cette découverte, je leur présente succinctement moi-même ce qu’ils viennent de voir. Cela prend la forme d’une affichette comme celle-ci :

     

    Progression cycle 2 en arts visuels (2) Les aspects pratiques

    En fonction de ce qui a le plus intéressé les élèves mais aussi de ce que j’ai prévu pour la suite, j’insiste plutôt sur tel ou tel aspect de ce que je leur montre, et j’en profite souvent pour glisser une anecdote sur l’artiste ou son époque parce que cela leur permettra de s’en souvenir plus facilement.

     

    Je prends aussi quelques secondes pour montrer ou faire désigner par un volontaire l’époque de laquelle date l’œuvre sur la frise chronologique de la classe.

     

    Il n’est pas question de faire apprendre par cœur quoi que ce soit ensuite, mais simplement de poser quelques jalons. Tant pis si l’année suivante, devant un Picasso, les élèves se souviennent vaguement d’avoir vu ce tableau mais ne se rappellent pas le nom du peintre, ils l’auront au moins « oublié une première fois » ce qui ne peut pas leur faire de tort.

    Au fur et à mesure de l’année, les élèves acquièrent quelques habitudes, ils sauront décrire plus précisément ce qu’ils voient.

    Par exemple « y a une dame sur l’image » ou même « c’est un art » (oui oui… ) deviendra progressivement « C’est une peinture/un tableau » « C’est le portrait d’une femme ». Puis les élèves pourront exprimer plus précisément ce qu’ils trouvent remarquable dans l’image (« celle là elle est plusse jolie par rapport à celle là l’autre de l’autre jour, on voit mieux », « même pas vrai, l’autre elle était mieux y avait des couleurs » devrait se transformer en « L’image ressemble plus à une photo que la dernière fois, c’est plus ressemblant » , « Oui, mais moi je préférais les couleurs vives qu’on avait vues chez Picasso » )

    Leur vocabulaire mais aussi leur syntaxe et même plus largement la cohérence de leur pensée devrait se préciser peu à peu, même si ce n’est pas simple lorsque l’on part de très loin et que l’on a seulement 24h par semaine, récré comprise pour apprendre à ce petit monde les bases de l’expression orale, écrite et plastique…

     

     

     

    2. Présentation du projet

     

    Je termine la présentation de l’œuvre en résumant moi-même au début de l’année ce qu’ils ont appris puis, après quelques séquences, en leur demandant de dire, en une phrase, ce qu’ils viennent d’apprendre. J’enchaine en leur présentant ce que nous allons faire sur le même thème, en utilisant une technique semblable par exemple, ou en représentant à notre tour un portrait, un paysage, une nature morte,… Je rends toujours explicite le lien entre ce qui a été vu et ce qui sera fait, mais en ne faisant pas semblant de croire qu’ils vont « peindre comme Léonard de Vinci  » ou « sculpter comme Rodin » ni même « faire des rayures à la manière de Buren ». Je leur dis plutôt « à l’école, nous ne sommes pas de grands artistes qui avons appris notre métier depuis des années, nous n’avons pas autant de matériel ni autant de temps devant nous, mais nous allons aussi faire un portrait / utiliser des aplats de couleur / modeler une figurine / … »

     

    Au bout d’un moment, les élèves arrivent à savoir assez vite où je veux en venir, et formulent dès la première étape des hypothèses sur « ce que la maîtresse va nous faire faire ». Il m’arrive même parfois de leur demander explicitement ce qu’ils voudraient réaliser ensuite à la fin de la discussion.

     

    Je leur présente alors :

    a)    La consigne générale ( ce à quoi ils doivent parvenir )

    b)   le matériel nécessaire (si certains outils ont déjà été utilisés, je demande aux élèves eux-mêmes de rappeler la façon dont on s’en sert)

    c)    les grandes étapes de réalisation

    d)   Les « règles d’or » de la classe en art plastique (le soin accordé à son travail et aux outils du travail scolaire, la discipline nécessaire pendant le travail, l’obligation de ranger les lieux par la suite)

     

     3.Mise en activité

    C’est la partie la plus longue de chaque séance et de chaque séquence : la mise en activité peut prendre plusieurs séances au cours d'une même séquence. Comme c’est la suite logique de ce que j’ai déjà écrit, je n’ai pas grand chose à en dire.

    On peut facilement partager la classe pendant ce temps là et en profiter pour faire par exemple de la lecture en petits groupes pendant que les camarades s’affairent sur leur réalisation plastique… L’inverse (l’enseignant reste auprès des élèves qui patouillent pendant que les autres font des exercices d’application en français ou en mathématiques) est tout à fait possible également, surtout en cas d’activités qui sont sources de taches, demandent la surveillance constante d’un adulte ou ne sont pas réalisables en classe entière en raison du manque de matériel (par exemple si on a seulement 5 emporte-pièces pour réaliser un objet en terre, on ne peut pas faire l’activité avec 25 élèves en même temps ! )

     

    Cependant, mes séances d’arts visuels se passent tout de même la plupart du temps en classe entière, pour des raisons pratiques (salles de classe petites, activités qui peuvent produire de l’agitation surtout si on laisse les enfants « en autonomie ») mais aussi parce que c’est l’occasion de rester tous ensemble sur un même travail, ce qui me paraît toujours sympathique surtout les années où on a un cours multiple, et parce que ça permet des moments plutôt calmes une fois que l’activité est lancée (si si, on peut faire de l’art plastique dans le silence, c’est très reposant pour tout le monde d’ailleurs)

     

    4. Bilan

     

    La conclusion de la séquence se fait soit juste après le rangement de la salle, soit un peu plus tard si le travail doit sécher par exemple. Je montre à la classe certains travaux et je demande aux volontaires de réexpliquer ce qu’ils ont fait et pourquoi. Ils ont le droit de dire ce qu’ils ont trouvé facile ou plus compliqué, ce qu’ils pensent avoir réussi ou pas, et de pointer les différences entre les résultats obtenus. En revanche, on ne dénigre pas le travail des autres, ni le sien. Si une consigne n’a pas été respectée, on peut le faire remarquer mais de façon respectueuse, et lorsque ce non respect a compromis la qualité du résultat, on doit toujours expliquer comment on pourrait corriger le résultat (par exemple, si la feuille de Toto est gondolée, on devra lui dire que c’est parce qu’il n’a pas écouté les conseils et a utilisé trop d’eau, et qu’à présent il peut essayer de faire sécher son travail sous un dictionnaire par exemple, que la prochaine fois il doit essayer d’utiliser moins d’eau, ou de prendre un papier plus épais, qu’il peut enlever l’excèdent de liquide avant qu’il n’imprègne le papier avec un chiffon ou un peu d'essuie-tout,… )

    Gestion de l’espace, du matériel et du rangement.

     

    Je voudrais que cette progression puisse être adaptée à peu près à toutes les configurations de classe de cycle 2 sans qu’il y ait besoin d’une tonne de matériel, d’une salle spéciale ou d’un adulte supplémentaire (ça tombe bien, je n’ai rien de tout cela pour le moment)

     

    Je choisirai donc en priorité des activités qui ne réclament pas trop d’investissement, avec du matériel basique, puisque de toutes façons se servir d’un crayon et d’une paire de ciseau sera bien plus utile aux élèves que d’avoir pu toucher une fois dans sa vie un gadget compliqué et hors de prix (même si dans la vie, j’aime bien baver devant tous les bidules des boutiques de beaux arts ^^)

     

    Il faut aussi que les élèves s’habituent rapidement aux « règles d’or » de la classe, dont j’ai déjà un peu parlé :

     

    • Pendant une séance d’arts plastiques, on est quand même en classe, donc on respecte les mêmes règles que quand on fait du français ou de la découverte du monde (ça paraît évident comme ça ? ça ne l’est jamais pour mes élèves… ) donc on ne se lève pas sans autorisation, on ne se met pas à discuter avec son voisin de derrière même si c’est pour lui montrer ce qu’on est en train de faire ( les copains pourront admirer notre joli dessin peu après au moment du bilan ) , on lève la main si on a besoin d’aide,…
    • C’est la maîtresse qui décide du moment où on lance d’activité ou du moment où on en change, donc on répond IMPERATIVEMENT à son signal (il faut donc déterminer ce signal avant et ne pas hésiter à interrompre l’activité si la classe ne réagit pas)
    • Si besoin, on déplace les tables et les chaises le plus silencieusement possible : Cela demande un peu d’entrainement et il faudra faire soi-même la démonstration les premières fois… et tout ce qui a été déplacé doit être replacé à la fin de la séance.
    • On nettoie et on range le matériel utilisé dès la fin des travaux pratiques, après avoir écouté les instructions de la maîtresse : on ne nettoie pas un pinceau n’importe comment par exemple, il y a une façon particulière de le rincer et de l’égoutter, et un endroit où ils doivent être rangés ensuite.

     

    Progression cycle 2 en arts visuels (2) Les aspects pratiques

     

    Je pense qu’il faudra que je formalise un peu plus toutes ces règles une fois que j’aurai avancé dans la progression en elle-même. En pratique on arrive à faire prendre de bonnes habitude même à des élèves difficiles (cela dépend des classes car il y a deux ans j’avais bien du mal à ce que mes élèves respectent les bases de la vie en société que ce soit en classe ou à la récréation, et leur faire faire de la peinture était vraiment une épreuve, mais c’était vraiment une classe particulière) mais il faudrait tenir compte également dans la progression du temps demandé pour le nettoyage et le rangement, en évitant de faire des choses très salissantes ou demandant beaucoup de matériel au cours des premières semaines si possible.

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  •  Une progression en arts visuels pour le cycle 2 (1) Mon cahier des charges

     

    Ceci est une sorte de brouillon en temps réel d’une « progression de base » en arts visuel au cycle 2 (principalement destinée à être adaptée à des CP et des CE1). N'hésitez pas à commenter et à participer, c'est fait pour...

     

    Je commence par définir une sorte de « cahier des charges », pour savoir où je vais.

     

    Cahier des charges :

     

    Respecter le programme

     

    Pour le moment, il s’agit des programmes 2008, donc allons-y :

     

    Utiliser des techniques traditionnelles :

    - la peinture,

    - le dessin.

    Utiliser des techniques contemporaines :

    - la photographie numérique,

    - le cinéma,

    - la vidéo,

    - l'infographie.

    Utiliser des procédures simples mais combinées :

    - le recouvrement,

    - les tracés,

    - le collage /montage.

    -Savoir travailler autant en surface qu’en volume.

    -Savoir utiliser des instruments, des gestes techniques, des médiums et des supports variés.

    -Exprimer ce que l’on perçoit.

    -Imaginer et évoquer un projet ou une réalisation en utilisant un vocabulaire approprié.

     

    Il me semble que la « compétence » que j’ai soulignée résume assez bien toutes celles qui précèdent : Les élèves doivent apprendre des techniques plastiques diverses.

     

    Les deux dernières relèvent peut être davantage de l’histoire des arts, encore que celle-ci n’est pas précisément évoquée au cycle 2. Il s’agit en tous cas d’avantage de prendre conscience de ce qu’on voit (on verra que ce n’est pas si évident) ou de ce qu’on donne à voir et donc d’une certaine éducation du regard.

     

    Mes ambitions principales

     

    Elles recoupent assez bien le programme, à mon sens du moins :

     

    Je voudrais que durant une année scolaire mes élèves :

     

    1. Apprennent à faire

     

    C’est la partie « savoir-faire et techniques » du programme. Il faut qu’ils apprennent à s’exprimer de plus en plus habilement que ce soit par le dessin, la peinture, le modelage ou tous types de travaux à plat ou en volume.

    Il faudrait qu’ils puissent réutiliser ces techniques par la suite et non qu’ils se contentent d’appliquer une recette pour un travail ponctuel et ne réinvestissent jamais le savoir faire qu’ils auraient entr’aperçu à cette occasion.

    Il faudra donc que je réfléchisse à ce que les techniques abordées soient de plus en plus pointues, à ce qu’on réutilise les procédés déjà utilisés au cours de l’année (éventuellement  de façon « combinée » comme on dit dans le BO) et à ce que les élèves comprennent peu à peu pourquoi on leur recommande de faire comme ceci plutôt que comme cela.

     

     

    2. Se familiarisent avec une première culture artistique

     

    Même si je ne veux pas faire de mes élèves des érudits ou de grands spécialistes de l’histoire de la peinture, je pense qu’il est judicieux de leur présenter des œuvres d’arts que je choisirai en priorité parmi les plus connues et les plus représentatives de notre patrimoine mondial. En effet, je considère que l’accès à une culture commune de qualité se fait d’abord –et souvent uniquement- à l’école. Donc je profite de la moindre occasion pour la leur faire connaître en choisissant dans ce qui est adapté à leur âge et a le plus influencé l’histoire des arts, parce que c’est ce qui pourra leur servir plus tard à comprendre telle ou telle référence (dans la littérature mais aussi dans la publicité, dans je ne sais quelle série télé ou même dans leur vie quotidienne).

    Choisir des œuvres adaptées permettra aussi éventuellement de leur faire aimer l’art, c’est un âge auquel ils sont très sensibles aux belles choses et où leurs goûts commencent à s’affirmer.

    Plutôt que le dernier artiste contemporain à la mode ou qui fait l’objet d’une exposition à deux pas de l'école, je prendrai donc des œuvres de référence (les listes d’œuvres recommandées pour le cycle 3 me semblent en général très pertinentes) , et j’éviterai ce qui est trop violent ou sombre pour des enfants de moins de 9 ans, sachant que les peintures de Munch, Goya ou les évocations de guerres et de massacres diverses trouveront leur public avec beaucoup plus de bonheur quelques années plus tard.

     (Cela n'empêche pas de profiter d'une exposition intéressante à l'occasion, mais ça ne rentrera pas dans la progression globale qui est censée être indépendante de ce genre de contingence)

     

     

    3. Apprennent à regarder et à décrire ce qu’ils voient

    C’est ainsi que j’interprète les deux dernières « compétences » listées précédemment du programme. Les élèves apprendront à repérer certaines caractéristiques des œuvres qui leur sont présentées et des travaux de leurs camarades et à employer un vocabulaire de plus en plus précis pour les décrire. C’est le fait de savoir ce qu’on voit qui leur permettra de comprendre « comment c’est fait » et par conséquent, progressivement et à leur niveau, comment eux-mêmes peuvent faire.

     

    Ces trois points sont donc intrinsèquement liés et devront être travaillés conjointement dans chaque séance.

     

    Il n’y a donc plus qu’à se retrousser les manches pour construire tout ça…

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  • Avec un ours violet très élégant, qui confirme que j'aurais bien besoin d'une vraie machine à coudre... (sur la mienne il n'y a qu'un seul bouton : le bouton marche/arrêt )

    La famille s'agrandit...

    Il a une bonne bouille quand même non ?

    La famille s'agrandit...

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