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Pratiques artistiques et transdisciplinarité
Parce que les arts plastiques ne devraient pas être simplement une façon de boucler les fins d’après-midi difficiles ou un machin sympa mais qu’on pourrait aussi bien refiler au périscolaire…
La progression d’arts plastiques que j’essaye de mettre en place est censée m’aider à renforcer la synergie entre cette matière et le reste des apprentissages.
Concrètement, voici les principaux domaines –du moins ceux qui me viennent à l’esprit- dans lesquels mes séances de dessin peuvent renforcer et se trouver renforcées par les autres matières :
L’usage du matériel scolaire
Dès le début de l’année, les élèves de cycle 2 doivent apprendre à se servir de leurs crayons et de leurs divers « outils scripteurs », de leurs ciseaux, leur règle, …
Autant d’instruments qu’on peut leur enseigner à manipuler plus finement en cours d’arts plastiques.
Dès les premières séances, ils apprendront ainsi à tenir un crayon correctement (position, pression, entretien de la mine,… ) à se servir des ciseaux pour découper précisément selon une ligne, y compris si elle est courbe ou encore à se servir de leurs crayons pour colorier soigneusement une surface bien délimitée. Cela simplifie plutôt la mise en route de la classe au début de l’année.
Les élèves apprennent également à se repérer dans l’espace, en particulier dans l’espace d’une page (remplir tout l’espace n’est pas simple pour un jeune enfant par exemple) , on peut donc espérer que le travail en dessin les aide à se servir d’un fichier ou d’un cahier (je suis bien consciente que ça ne suffit pas, mais ça ne leur fait pas de mal)
Géométrie
Les élèves tirent profit du fait de se servir des instruments de tracé (règle mais aussi pourquoi pas équerre ou même compas) dans différents contextes.
Au début de l’année, je lie très étroitement certaines leçons de géométrie à des séances d’arts plastiques, en particulier sur les lignes droites, brisées ou courbes, verticales ou horizontales. Les séances d’arts plastiques permettent ainsi d’enrichir le vocabulaire géométrique.
Les ouvrages du SLECC encouragent à faire reproduire régulièrement des frises géométriques, cette pratique est intermédiaire entre arts visuels et mathématiques et même si l’exercice est très complexe au départ pour les élèves qui ne sont pas encore entrainés, ils sont fiers de voir que leurs progrès sont liés à leurs efforts de soin et d’attention.
Le travail en volume en arts plastique (modelages mais aussi pliages,… ) est aussi lié en mathématiques aux premières notions de géométries dans l’espace du cycle 2.
Français
Vocabulaire et expression orale :
Outre le vocabulaire géométrique, les élèves sont poussés à enrichir leur lexique à chaque séance d’arts plastiques puisqu’ils sont encouragés à décrire les œuvres de référence qu’on leur montre, ainsi que leurs productions et celles de leurs camarades, le plus précisément possible.
Ces occasions supplémentaires de prendre la parole en public permettent en outre de les entrainer à parler clairement, en posant leur voix et en formulant des phrases correctes et compréhensibles par des tiers.
Compréhension
Les élèves dessinent beaucoup au cycle 2, surtout avant le CE1, lorsqu’il faut qu’ils s’expriment mais ne sont pas encore capables d’écrire beaucoup. On vérifie donc souvent la compréhension en leur demandant de dessiner ( voir les fameux « copie et dessine » ). Or, les enfants qui n’ont pas l’habitude de dessiner sont parfois « bloqués » par la peur de ne pas savoir représenter ce qu’ils désirent. Il arrive aussi que leurs dessins soient effectivement difficilement compréhensibles car très maladroits (certains élèves arrivent à l’école élémentaire en étant encore au stade du « bonhomme têtard » , et il n’est pas simple de savoir si le gribouillis sur la feuille représente bien « un chat bleu dans un arbre » ou si c’est un gorille dans une auto… )
Découverte du monde
Je fais faire beaucoup de dessins d’observation à mes élèves en découverte du monde. En DDM, ils ont un cahier de travaux pratiques. Au début de l’année, je guide énormément leurs écrits et leurs dessins qui deviennent un peu plus libres lorsque les habitudes sont prises. Ils représentent de façon plus ou moins simplifiée les animaux, les plantes, les objets ou les expériences vues en classe et apprennent à légender leur dessin ou leur schéma. La pratique artistique en parallèle leur permet d’avoir plus d’aisance, mais les séances de DDM sont également une occasion d’affiner leurs compétences en dessin.
Et plus encore
Parmi les activités libres que je laisse en fond de classe, il y a de quoi dessiner librement, mais aussi des coloriages inspirés de classiques de l’histoire de l’art J'en prends certains ici, j'en profite pour remercier le directeur de l'école Rustrel et pour lui souhaiter bon courage). Cela permet des moments de détente mais aussi d’entrainement pour les élèves.
Il arrive également que je leur fasse illustrer une rédaction, une poésie ou une lecture, ce qui est d’ailleurs, comme je l’ai déjà évoqué, une façon de vérifier leur compréhension des textes.
Pour toutes ces raisons, je reste attachée à la polyvalence des professeurs des écoles, parce qu’elle rend bien plus facile une liaison forte entre toutes ces composantes de l’apprentissage, ce qui serait bien plus ponctuel et superficiel si c’était un intervenant qui se chargeait de faire faire des arts plastiques à ma classe.
Tags : eleves, plastique, d’arts, bien, seance
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Commentaires
Très important ! Et, comme dirait notre nouvel ami, si tu n'as pas tort, tu as très certainement raison !
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Merci pour la réponse développée !
C'est un travail important que tu fais là.