• A la demande de doublecasquette, qui en a besoin pour sa semaine de GS, je présente cette mini-séquence de peinture en maternelle que personnellement je fais à partir du fifre de Manet :

    Premier plan et fond brossé

    Le Fifre Edouard Manet 1866

    Mais qu'elle voudrait proposer à des GS à partir du portrait de Paul en Arlequin de Picasso  :

    Premier plan et fond brossé

    Paul en Arlequin Pablo Picasso 1924

    On peut choisir un autre portrait en pied dans lequel le sujet se détache nettement du fond, le principe de la séquence restera le même. Je choisis toujours de préférence des œuvres connues de peintres célèbres dont le sujet est à même d'intéresser de jeunes enfants (qui apprécient généralement beaucoup les portraits d'enfants ou encore les représentations animales)

     

    Les élèves sont amenés ici à faire tous la même chose au même moment en classe entière, sans système d'ateliers tournant, ce qui ne pose pas forcément de problème dans les configurations où les enfants ont été habitués à travailler de cette façon. C'est même plus facile à mettre en place, moins générateur de désorganisation et plus simple à gérer avec un seul adulte dans la classe ce qui est très souvent le cas en grande section.

    Cependant on peut tout à fait utiliser cette fiche séquence en profitant de la présence de quelques chevalets dans la salle (très fréquente en maternelle) pour faire brosser le fond à un groupe pendant que les autres élèves fabriqueront le personnage central à coller dessus puis en inversant les rôles si l'on veut que les enfants aient l'occasion de travailler sur un plan vertical.

     

    Arts visuels maternelle Premier plan et fond à la peinture (2 étapes)

    Objectif technique principal :

    Compétences du programme: Réaliser une composition plane

    Observer des images : Observation d’une œuvre reproduite

    l'acquisition d'un lexique approprié :

    actions : peindre/brosser, dessiner, colorier, découper, mélanger

    effets produits : foncé/clair , vif/pâle

     

    Matériel :

    >fond : feuille de papier à peindre blanc grand format (A3 environ). Gouache : blanc et 3 couleurs primaires avec majorité de blanc, pinceaux aux brosses très larges

    >personnage : papier machine format A3, feutre fin noir et gros feutres de couleurs vives.

    Organisation de la classe : Classe entière, une table par élève

     

    1. Observation de l’œuvre

    (5 minutes)

    ·      L’œuvre d’art est affichée au tableau durant toute la semaine et est régulièrement commentée lors des moments de langage, aussi les enfants la connaissent-t-ils déjà au moment de la séance de pratique.

    ·      Avant la séance proprement dite, insister sur les points suivants avec les élèves

    >Qu’est ce qu’on voit le mieux ? Faire remarquer aux élèves (avec leurs mots) que le personnage est mis en valeur par le fait qu’il prend tout l’espace du tableau et par ses couleurs vives.

    >Qu’y a-t-il derrière le personnage ? C’est le moment d’introduire le terme de « fond » ou l’expression « arrière-plan » en fonction de l’âge et des capacités des élèves. Faire observer aux élèves l’absence de contours bien définis à l’arrière plan et les couleurs pâles que l’on peut reproduire en mélangeant entre elles les couleurs primaires et le blanc.

    2. Présentation du projet

    (3 minutes)

    ·      Consigne : Faire un fond clair à la gouache à l’aide de gros pinceaux et coller par dessus un personnage qui aura été préalablement dessiné, colorié et découpé. Il ressortira bien sur l’arrière-plan clair.

    3. Mise au travail

    20 minutes

     

     

     

     

    +20 minutes

     

     

     

     

     

     

    + 10 minutes

    ·       Les étapes A et B peuvent être interverties, les 3 étapes peuvent ne pas être effectuées les unes à la suite des autres.

    ·       A : le fond. Les élèves doivent enfiler leur tablier, mélanger les couleurs au blanc (environ autant de blanc que les autres couleurs réunies) et brosser à grands traits pour remplir tout l’espace de la feuille. Avec les GS on peut introduire les termes couleurs ternes et camaïeu. Avec les élèves plus jeunes, évoquer les verbes éclaircir, peindre, remplir. Une fois le travail terminé, les élèves se lavent les mains et aident à ranger le matériel.

    ·       B : le personnage. Avec les plus jeunes, il faudra sans doute aider en leur fournissant une silhouette de personnage déjà découpée à compléter car il sera difficile d’obtenir un bonhomme assez grand et que l’on pourra ensuite colorier et découper (ou alors il faudra les guider à tel point qu’ils n’auront pas conscience de ce qu’ils dessinent et que cela ne sera pas très enrichissant pour eux). Les MS et GS peuvent dessiner un bonhomme et le colorier puis le découper après validation par l’enseignant. Bien veiller à ce que les outils adéquats soient utilisés : les contours au feutre fin et le remplissage aux feutres à pointes larges. Le découpage doit se faire selon les contours extérieurs ce qui peut poser problème aux MS mais devrait être maîtrisé en cours de GS.

    ·       C : le collage : veiller à l’emplacement du personnage et à l’encollage correct de la silhouette découpée. Conseiller aux élèves de mettre un tout petit peu de colle au centre du morceau à coller et sur les contours, à environ un doigt du bord (pour éviter qu’elle déborde)

    4. bilan

    (5 minutes)

    • Afficher toutes les productions des élèves une fois sèches.
    • Laisser les élèves s’exprimer en veillant au respect des règles conversationnelles.

     

     

     

     

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  • Mardi dernier, j'assistai à la présentation du dernier livre de Jean-Pierre Terrail intitulé Pour une école de l'exigence intellectuelle

    Jean-Pierre Terrail ou l'école de l'exigence pour tous

    L'argument paraissait alléchant et faisait écho à mes propres préoccupations.

    Je me suis donc rendu à la présentation du livre en présence de l'auteur le 16 février dernier. Malheureusement (ou pas) mes contraintes familiales et professionnelles ont fait que je suis arrivée sans avoir de quoi prendre de notes et que je fus obligée de partir avant la fin du débat.

    Cependant, voici ce que j'ai retenu de cette soirée. Je ne ferai pas de compte-rendu fidèle et je me contenterai de quelques considérations générales.

    Le "changement de paradigme" auquel appelle fort justement à mon sens Jean-Pierre Terrail est loin de faire consensus dans le monde de l'éducation. Il s'agit d'affirmer que les enfants qui rentrent dans le système éducatif ayant tous les mêmes capacités, l'école se doit de leur apporter à tous une instruction exigeante sans considérer leur milieu social d'origine. Or, nombre d'enseignants auront tendance à considérer que les "handicaps socio-culturels" que leurs élèves auront accumulés rendent la tâche impossible. Ils penseront que le mieux est de "simplifier le programme" pour les élèves issus de milieux modestes (assimilés fatalement aux élèves en difficulté)

    Une des interventions du public après le discours des intervenants de la soirée a d'ailleurs consisté à déplorer que les programmes ne soient pas du tout en train d'être simplifiés comme le disait Jean-Pierre Terrail mais bien trop complexifiés, en particulier en français. Les programmes insistent beaucoup sur des notions métalinguistiques qui perdent les élèves.

    Pour ma part, je considère que la question n'est pas "les programmes sont ils trop simples ou trop complexes?" mais la façon dont ils sont conçus. Les élèves ont à la fois "l'impression de refaire tout le temps la même chose" comme le déplore J-P Terrail, mais dans le même temps, on les perd dès l'école élémentaire en insistant trop souvent sur des notions hors de leur portée plutôt que sur les règles fiables, sur ce qui est fréquent plutôt que sur ce qui est régulier, rassurant, facile à maitriser. C'est ainsi qu'on fait apprendre quelques verbes irréguliers parmi les plus courants plutôt que d'insister sur les régularités de la conjugaison. Qu'on enseigne plus volontiers le passé composé que le futur simple, qu'en mathématiques on n'enseigne pas conjointement les 4 opérations, ...

    À la question de Marcel Gauchet: "fort bien,
    mais comment pensez-vous faire ?" il ne fut pas répondu.

    D'une façon générale, il fut très peu question de moyens concrets de mettre en œuvre cette école exigeante pour tous. Une des seules idées évoquées : mettre dans les classes
    primaires un maître de français et un de math. C'est une vieille
    proposition dont la mise en œuvre en France ne semble ni possible ni souhaitable.

    Pas possible, ne serait-ce que parce que les enseignants du primaire en France actuellement ont quasiment tous une formation littéraire. Tant que les conditions de travail et l'image de notre métier n'évolueront pas, il sera difficile de recruter des professeurs des écoles scientifiques en nombre suffisant.

    Pas souhaitable, parce qu'à mon humble avis c'est justement la richesse de l'école primaire de pouvoir mettre en synergie les différents apprentissages et de ne pas cloisonner trop tôt les disciplines. Il m'a d'ailleurs semblé étonnant  que Stella Baruk, qui était dans l'assistance et a pris la parole, n'ait pas évoqué ce point essentiel : Une bonne partie des difficultés des élèves en mathématiques provient de difficultés de langage.

    Le statut de la maternelle qui devrait permettre d'éviter l'apparition des fameux "handicaps socio-culturels" au lieu de se battre avec par la suite m'a paru aussi un peu trop ignoré au cours de la soirée.

    Jean-Pierre Terrail ou l'école de l'exigence pour tous

    Il ne me reste plus qu'à lire l'ouvrage de monsieur Terrail pour savoir si la réponse à mes interrogations s'y trouve davantage que dans ce qui s'est dit la semaine dernière (mon travail et ma situation personnelle ne m'en ont guère laissé le temps jusqu'à présent.)

     

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  • P5-S2 : Composer un « strip » de 2 ou 3 cases de bande-dessinée (2 séances)

     

    Cette séquence correspond à une forme d’aboutissement de la formation des élèves depuis le début de l’année scolaire. Il me paraît donc important de souligner qu’elle n’est pas destinée à être menée n’importe quand dans la progression.

     

    Elle traine depuis longtemps dans mon PC, il me fallait simplement prendre le temps de la retrouver et de la « nettoyer » pour l’intégrer dans le reste de la rubrique.

    Merci à Pierre Jacolino pour ses études Tintinesques très approfondies qui sont un régal à lire. Elles m’ont donné envie de choisir ces images d’Hergé que j’ai retenues pour leur richesse mais aussi parce qu’elles étaient immédiatement compréhensibles par un enfant de 7 à 8 ans environ. Composées de seulement 2 cases, on évite ainsi l’écueil de « 17 séances pour fabriquer une bande dessinée entière » qui lasse les élèves qui finissent généralement déçus de la quantité de travail déployée pour un piètre résultat… Il faudra tout de même sans doute freiner un peu les ardeurs des petits ambitieux qui voudraient faire "le radeau de la Méduse en mieux" et risquent de s’agacer s’ils n’y arrivent pas en 4 minutes.

     

    Arts visuels, P5-S3 : le capitaine Haddock- Composer un « strip » de 2 ou 3 cases de bande-dessinée (2 ou 3 séances)

    Séance 1

    Objectif technique principal (séance 1): réaliser un brouillon de récit en image

    Compétences du programme: Utiliser des techniques traditionnelles:

    -le dessin

    Matériel : - un crayon à papier (+ gomme et taille-crayon)

    - des règles/équerres (pour tracer les bordures des cases)

    -plusieurs feuilles de papier A4 ou A3 de brouillon blanches.

    Organisation de la classe : Classe entière, une table par élève

    1. Observation d’une œuvre

    (10 minutes)

    ·      Montrer aux élèves l’extrait de Tintin (à télécharger ici)

    ·      Que se passe-t-il à votre avis dans ces cases ?

    ·      Comment comprend-on l’histoire ?

    ·      A votre avis, qu’est ce que cette image, comment a-t-elle été fabriquée ? (est-ce un tableau, un dessin ou autre chose ?)

    ·      Lecture de l’affichette et explications (l’enseignant pourra auparavant avoir lu ces deux articles, (ici et ) par exemple, afin d’être capable de répondre à la plupart des questions de ses élèves, mais il ne serait pas pertinent de faire tout un cours sur Hergé et la ligne claire)

    2. Présentation du projet

    (5 minutes)

    ·      Présentation du projet. Il s’agit de raconter quelque chose de très simple en seulement deux ou trois dessins. Si les élèves ont du mal à trouver des idées, suggérer, voire imposer, quelque chose (une situation quotidienne ou au contraire un extrait d’un texte étudié en classe récemment)

    ·      Distribution d’une feuille par élève et mise à disposition d’un stock plus important de feuilles pour les élèves qui ont besoin de faire plus d’essais.

    3. Mise au travail

    (20 minutes)

    ·       L’enseignant passe dans les rangs pour rassurer les moins à l’aise et mettre en valeur les trouvailles des uns et des autres. Les élèves qui ont terminé repassent leur dessin final au feutre fin.

    4. Rangement et bilan (5 minutes)

    • Afficher les feuilles au tableau au fur et à mesure (on aura fait écrire le prénom de chaque élève sur le verso du papier) et laisser les élèves volontaires s’exprimer

     

    P5-S3 : Composer un « strip » de 2 ou 3 cases de bande-dessinée (2 séances)

     

    Arts visuels, P5-S3 : Composer un « strip » de 2 ou 3 cases de bande-dessinée (2 séances)

    Séance 2

    Objectif technique principal (séance 2): finaliser un dessin au trait à partir d’un brouillon.

    Compétences du programme: Utiliser des procédures combinées

    Matériel : -Des feutres noirs à pointes fines ou moyennes (un par élève)

    -la feuille de la séance 1, on peut photocopier les essais de la séance 1 et le cas échéant les agrandir. Les dessinateurs de BD travaillent sur des formats plus grands que l’album de bande dessinée une fois terminé.

    Organisation de la classe : une table par élève

    1. Observation d’une œuvre

    (5 minutes)

    ·      Montrer à nouveau la planche d’Hergé aux élèves? Comment a-t-elle été réalisée?

    ·      Faire remarquer que le trait est noir et bien marqué, contrairement à un crayonné qui est gris et ne se voit pas de loin. On pourrait facilement le mettre en couleur.

    ·      Montrer éventuellement un brouillon d’Hergé, ainsi que la version colorisée de la case que les élèves ont observée précédemment.

    2. Présentation du projet

    (5 minute)

    ·      Consigne : Finir le dessin précédent en repassant le dessin le plus soigneusement possible.

    ·      Distribution des feuilles et du matériel. Il est possible de photocopier les feuilles à l’avance pour que chaque élève ait plusieurs « essais »

    3. Mise au travail

    (20 minutes)

    ·       Les élèves qui ont terminé les premiers (ou qui estimaient avoir déjà terminé à la séance précédente) peuvent mettre en couleur leur dessin à l’aide de feutres. L’idéal est de photocopier le dessin au trait afin que l’élève puisse le coloriser facilement sans que l’encre du feutre ne bave (l’encre de la photocopieuse résiste mieux). De plus cela permet de recommencer sur un autre exemplaire en cas de catastrophe.

    4. Rangement et bilan

    (5 minutes)

    • Afficher les feuilles au tableau au fur et à mesure
    • Faire s’exprimer 3 élèves désignés par la maîtresse sur les choix qu’ils ont faits et les difficultés qu’ils ont rencontrées.

    Il est possible de prolonger cette séance en revenant une troisième fois sur les dessins, cette fois pour les mettre en couleur, afin de réinvestir le travail entamé à partir de "Look Mickey!"

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