•  Nous reprenons le fil de notre progression après une petite pause bienvenue à la Toussaint, et éventuellement, si l'occasion se présente, une petite séance-réinvestissement de "croquis de paysage d'après nature" (la vue depuis la fenêtre de la classe, ou depuis la cour de récré, ou si on a de la chance depuis l'endroit où on les emmène en sortie, si on peut leur laisser un petit quart d'heure avec de quoi griffonner...)

    Cette séance permet de découvrir pour la première fois de l'année l'art abstrait.

    Les enfants de cycle 2 n'ont souvent pas très envie de quitter le figuratif, et comme je pense qu'il serait sans doute prématuré de les y forcer, je les laisse commencer par représenter des papillons ou des maisons de princesse...

    Répartis par équipes de trois élèves, avec chacun un pinceau et une couleur primaire, ils commencent généralement par dessiner toutes sortes de choses puis finalement, se mettent (plus ou moins) d'accord pour mélanger "leur" couleur à celle des autres et tester toute sorte d'effets pour eux-mêmes... Ainsi, progressivement, ils s'écartent sans s'en apercevoir de la figuration.

    L'encre de couleur a l'avantage de ne pas être trop chère, de donner des couleurs très lumineuses (on peut se procurer facilement uniquement les couleurs primaires) et de visualiser facilement les mélanges. En plus les éventuelles taches se lavent assez facilement. Elle pourra servir à tout un tas de choses dans l'année, avec tous les niveaux de l'école primaire (et au delà !)

     

    P2-S1: "Obtenir une couleur par mélanges à la peinture"

     

    Arts visuels, S6 : l’aquarelle abstraite de Kandinsky

    Objectifs techniques principaux : 

    -créer une couleur par mélange à l'aquarelle ou aux encres de couleurs.

    -Commencer à utiliser le pinceau.

    Compétences du programme : Utiliser des techniques traditionnelles de la peinture.

    Matériel : - Collectif: Affichette sur Kandinsky, affiche blanche destinée à noter les mélanges de couleurs obtenus.

    - Pour chaque groupe: papier journal, récipient d’eau, feuille de papier à peindre (format A3 minimum, spécial aquarelle), essuie-tout.

     - Matériel individuel : pinceau, godet d’encre colorée d'une couleur primaire (il n'y a pas besoin d'énormément d'encre), tablier/vêtement de protection si possible.

    Organisation de la classe :  tables regroupées en ilots 3 par 3 et recouvertes de papier journal. (groupes de 3 élèves).

     

    1. Observation d’une œuvre

    (3 minutes)

     

    • Observation silencieuse des aquarelles de Kandinsky
    • Ces images représentent-elles quelque chose ? Explication très brève des termes "figuratif" et "abstrait"
    • lecture de l'affichette sur Kandinsky

      (à télécharger ici)

     2. Présentation du projet

    (5 minutes)

    • Passation de la consigne : Vous devez utiliser chacun 1 seule couleur primaire et vous mettre d’accord avec vos 2 camarades pour peindre "tout ce que vous voulez" sur la feuille. Insister sur le fait que leur peinture "n'a pas besoin de représenter quelque chose pour être belle"
    • observation du fonctionnement du pinceau et énoncé des 3 règles d’or :

    -ne jamais écraser la touffe, il faut traiter les poils avec douceur ! sinon on aura rapidement une sorte de hérisson aux poils tombants, qui ne servira plus à grand chose...

    - laver les poils le plus rapidement possible après utilisation, ils ne faut pas que le pinceau reste encrassé. Si la peinture ne part pas simplement à l'eau, passer les poils au savon, les presser entre les doigts et rincer plusieurs fois, jusqu'à ce que la mousse de savon ressorte blanche (et non tachée par les restes de peinture)

    - ne jamais laisser sécher le pinceau ni la "tête en bas (toujours pour ne pas écraser les poils) ni les poils en haut: l'eau qui reste dans les poils coulerait alors dans la virole et la ferait rouiller, ou le bois pourrirait, ou bien le pinceau se déformerait et le manche finirait par se détacher de la virole.
    On peut le laisser sécher bien allongé sur du papier absorbant ou sur un chiffon.

    • Distribution du matériel

    3. Mise au travail

     

    (30-35 minutes)

    • Faire écrire en premier lieu les prénoms des élèves de chaque groupe au dos de chaque feuille (ensuite il sera trop tard pour retourner la feuille et y écrire ! )
    • Veillez à ce que les élèves n'utilisent pas trop d'eau et à ce qu'ils n'utilisent que le matériel à disposition (pas de dessin préparatoire au crayon par exemple)
    • Laisser les élèves explorer tous les procédés à leur disposition et les verbaliser avec eux de la façon la plus précise possible (dilution, mélange, touches, traits, points, courbes,…) en passant parmi les groupes.
    • Faire remarquer les mélanges de couleurs déjà obtenus lors de la précédente séance (P1-S5) et les noter au fur et à mesure sur une grande affiche qui sera conservée par la suite.

    4. Rangement et bilan

    (15-20 minutes)

    • Rangement et nettoyage (après rappel des règles d’entretien du matériel) les travaux doivent être mis à sécher à plat séparément
    •   Un élève volontaire par groupe évoque sa réalisation. L'enseignant reformule pour aider au réemploi du vocabulaire, puis les autres élèves de la classe ont le droit de poser une question à chaque groupe.

     

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    P1-S5 : Créer une couleur par mélange à l’aide des crayons de couleurs

    Cette séance permet de revoir ce qui a été abordé pendant les séquences précédentes de la période, en particulier la représentation du paysage ( séance 4), tout en anticipant sur ce qui sera étudié après la Toussaint à propos des couleurs.

    Si je préfère les mélanges de crayons de couleurs à celui des peintures ou des encres, plus classique et peut-être plus simple techniquement (quoi que plus salissant) ce n’est pas (uniquement) pour le plaisir de ne pas faire comme tout le monde.

    D’abord, c’est ainsi que faisait mon ancien professeur avec ses élèves (tiens, c’est l’occasion de lui faire un peu de publicité, elle le mérite) Et si elle le fait, c’est qu’elle aussi a ses raisons !

    Ensuite, devant un mélange de peintures ou d’encres liquides Les enfants pensent souvent que la couleur obtenue est causée par une sorte de réaction chimique. Le travail avec des crayons permet de mettre davantage en évidence qu’il s’agit d’un effet d’optique obtenu avec n’importe quelle substance colorée (encre, craie, pigments, … )

    P1-S5 : Créer une couleur par mélange à l’aide des crayons de couleurs

     

    P1-S5 : Créer une couleur par mélange à l’aide des crayons de couleurs

     

    D'abord une couche de bleu, puis une couche de jaune, toujours dans l'axe de l'objet représenté (ici, de l'herbe sur des collines)

     

    C’est une occasion supplémentaire de travailler aux crayons, qui sont des outils indispensables à l’école et que beaucoup d’enfants de cet âge ont du mal à manipuler.

    J’ai choisi le tableau de Monet parce qu’il me permet à nouveau de travailler sur un poème (« éternité » de Rimbaud ). On pourra travailler sur un format réduit et placer le dessin fini dans le cahier de poésie. Il permet aussi d’aborder l’impressionnisme, et d’observer pour la première fois de l’année une peinture à l’huile. La touche impressionniste devrait inciter les élèves à travailler au crayon de façon différente puisque cette fois on n’insistera pas sur le fait que les traits ne doivent pas se voir (au contraire), de même que les traces de coups de pinceau de Monet permettent de rendre le mouvement des vagues ou la forme des nuages, les élèves peuvent utiliser les traits de crayons pour représenter à leur manière certaines textures.

     

    P1-S5 : Créer une couleur par mélange à l’aide des crayons de couleurs

     

    Arts visuels, S5 : Créer une couleur par mélange à l’aide des crayons de couleurs

    Objectif technique principal :

    • Représenter un paysage avec des crayons de couleurs.

    Compétences du programme : Utiliser des techniques traditionnelles

    Matériel : -Une feuille blanche de papier à dessin par élève (format A5 ou plus petit) du papier machine suffira.

    -Une feuille plus grande pour l’enseignant, qui devra montrer les gestes aux élèves.

    -Un crayon à papier, une règle et une gomme par élève. (pour la ligne d’horizon)

    -trois crayons de couleurs par élève : un cyan, un magenta et un jaune. Si vraiment on n’a pas de cyan ou de magenta, on pourra prendre un autre bleu et un rouge, mais c’est dommage.

    Organisation de la classe : Classe entière face au tableau

     

    1. Présentation d’une œuvre

    (5 minutes)

    • Observation silencieuse de l’œuvre
    • Qu’est ce qui est représenté sur cette image ? rappel des termes « paysage » et « horizon » (très bref)
    • Montrer du doigt le tracé de la ligne d’horizon, demander aux élèves de tracer en l’air la ligne également.
    • Demander ce qui différencie ce tableau et celui de Turner observé pendant la séance précédente (différents paysages représentés, différentes couleurs, …) Faire remarquer que l’on voit les traces du pinceau sur la toile, et l’effet que cela produit.
    • Lire (ou faire lire, en fonction du niveau de la classe) l’affichette sur Monet (Télécharger « Un tableau impressioniste.pdf » )

    2. Présentation du projet

    (5 minutes)

    • Consigne : vous devez remplir TOUTE votre page (aucun blanc) en représentant un paysage, comme la fois précédente, mais cette fois en utilisant seulement 3 crayons de couleurs.
    • Faire rapidement un « modèle » au tableau, en verbalisant les points importants (ligne d’horizon tracée en premier lieu au crayon à papier avec la règle,… )

    3. Mise au travail

    (30 minutes)

    • Sortir le matériel autorisé pour ce travail, tout le reste doit être rangé.
    • Faire tracer d’abord par tous les élèves la ligne d’horizon, en rappelant comment on se sert d’une règle (faire une démonstration au tableau, éventuellement avec un élève volontaire)
    • Laisser les élèves explorer tous les procédés à leur disposition et les verbaliser avec eux de la façon la plus précise possible (mélange, textures, hachures, … ) montrer dès que possible à l’ensemble de la classe un travail d’élève dans lequel les couleurs primaires se mélangent pour faire apparaître une nouvelle couleur « de loin » (il arrive que les enfants ne croient pas du tout l’enseignant lorsqu’il leur a affirmé que c’était possible au moment du passage des consignes)
    • Les élèves ayant terminé en premier peuvent –après validation de leur travail - faire un dessin libre aux crayons de couleurs.

    4. Rangement et bilan

    (10 minutes)

    • Trier et ranger les crayons.
    • Afficher les travaux avec les élèves.
    • Demander aux élèves quelles couleurs ils ont obtenues en mélangeant leurs 3 crayons ( si possible créer une affiche résumant les principaux mélanges) leur expliquer que ces 3 couleurs sont les couleurs primaires et que leur mélange permet de recréer toutes les autres.
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  • P1-S4 : Représenter un paysage

    Après la ligne courbe, voici une séance qui permet d’approcher la notion de ligne droite et horizontale. Elle est également très utile commencer à enrichir le lexique des élèves, avec du vocabulaire géométrique, esthétique mais aussi quelques notions basiques de géographie. D’ailleurs j’ai hâte de pouvoir utiliser le nouveau livre de géographie de Didier Glad (Voir ici ), et j’espère que ce sera là encore une occasion de faire se renforcer mutuellement ces deux domaines d’apprentissage.

    J’ai choisi d’utiliser les craies grasses plutôt que les crayons, pour plusieurs raisons plus ou moins valables :

    -        Pour changer un peu, parce que les élèves qui n’aiment vraiment pas les crayons finiraient par en avoir ras-le bol et par prendre les séances d’arts plastique en grippe.

    -        Parce que ça va plus vite, tout en rendant assez bien de loin, ce qui convient bien à ma méthode à base de séquences ultra-courtes.

    -        Parce que j’anticipe ainsi sur la séance suivante sur le mélange des couleurs tout en leur permettant des premières manipulations beaucoup plus instinctives que celles que je leur demanderai ensuite avec les crayons.

    -        Parce que même les jeunes élèves arrivent assez spontanément à reproduire les textures que l’ont trouve dans un paysage avec les craies grasses, c’est bien plus simple qu’aux crayons de couleurs (que personnellement j’ai encore aujourd’hui du mal à manier avec brio)

    Pour le moment je n’ai qu’une seule grosse boîte de craies grasses pour ma classe, impossible par conséquent de mettre toute la gamme des couleurs à disposition de chaque élève. Je fais avec en donnant seulement 3 craies pour 2 élèves (un marron, une couleur chaude et une couleur froide) et en leur permettant de faire des échanges. Cela marche malgré tout assez bien, même si j’espère pouvoir acheter plus de matériel par la suite.

    Arts visuels, S4 : Représenter un paysage

    Objectif technique principal :

    • Représenter un paysage avec des craies grasse.

    Compétences du programme : Utiliser des techniques traditionnelles

    Matériel : -Une feuille blanche de papier à dessin par élève (format A4 ou plus petit) de préférence à gros grains

    -Une feuille plus grande pour l’enseignant, qui devra montrer les gestes aux élèves.

    -Un crayon à papier, une règle et une gomme par élève.

    -Des craies grasses de couleurs variées

    -de quoi protéger les tables (du papier journal suffira)

    -de l’essuie tout (une feuille par élève + un rouleau de secours qui servira aussi lors du nettoyage de la classe)

    -des photographies de différents paysages sur lesquelles la ligne d’horizon est clairement visible.

    Organisation de la classe : Classe entière face au tableau, possibilité de regrouper les tables pour mutualiser les craies.

     

    1. Présentation d’une œuvre

    (5 minutes)

    • Observation silencieuse de l’œuvre
    • Qu’est ce qui est représenté sur cette image ? explication du terme « paysage » (très bref)
    • Montrer du doigt le tracé de la ligne d’horizon, demander aux élèves de   tracer en l’air la ligne également.
    • Est-ce une ligne courbe comme celles que nous avions vues chez Cocteau ou Matisse ?
    • Expliquer rapidement ce qu’est une ligne droite horizontale.
    • Faire remarquer que cette ligne « d’horizon » se retrouve tout autour de nous (si la vue depuis la classe s’y prête, on peut faire venir les enfants à la fenêtre, sinon, on peut tenter de repérer cette ligne d’horizon dans différentes photos de paysages.)
    • Faire observer aux élèves les couleurs qui sont utilisées, en particulier le bleu dans le lointain : les montagnes sont elles vraiment bleues quand on s’en approche ? Non, mais elles paraissent bleues ou violettes parce qu’elles sont loin.

    2. Présentation du projet

    (5 minutes)

    • Consigne : vous devez remplir TOUTE votre page (aucun blanc) en représentant un paysage.
    • Faire rapidement un « modèle » au tableau, en verbalisant les points importants (ligne d’horizon, couleurs vives au premier plan, montagnes bleues dans le lointain, possibilité de créer des textures, de mélanger avec le doigt, d’estomper en frottant un tout petit peu de couleur avec le bout de son doigt ou de l’essuie-tout, …)

    3. Mise au travail

    (20 minutes)

    • Sortir le matériel autorisé pour ce travail, tout le reste doit être rangé.
    • Faire tracer d’abord par tous les élèves la ligne d’horizon, en rappelant comment on se sert d’une règle (faire une démonstration au tableau, éventuellement avec un élève volontaire)
    • Laisser les élèves explorer tous les procédés à leur disposition et les verbaliser avec eux de la façon la plus précise possible (mélange, textures, hachures, … )
    • Les élèves ayant terminé en premier peuvent –après validation de leur travail - faire un dessin libre aux crayons de couleurs (pour laisser les craies grasses aux camarades plus lents)

    4. Rangement et bilan

    (10 minutes)

    • Trier et ranger les craies, nettoyer toutes les tables.
    • Afficher les travaux avec les élèves.
    • Faire s’exprimer 3 élèves désignés par la maîtresse sur ce qu’ils ont appris pendant cette séance.

    Télécharger l'affichette sur Turner

    P1-S4 : Représenter un paysage

     

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  • P1 S 2 : DESSINER AVEC DES CISEAUX (2 SEANCES)

    J’ai fait la première partie de cette séance 2 ans de suite, la première année en demandant aux élèves de faire des oiseaux, qui sont restés ensuite collés sur les vitres, et la seconde fois en faisant un affichage collectif à partir des feuilles fabriquées individuellement, pour rappeler la grande gerbe de Matisse.

    Le résultat final était assez sympathique (d’autant que je pense qu’il est bon que les élèves travaillent tous ensemble pour aboutir à une même réalisation au début de l’année) , mais la composition était trop grande pour être réalisée par les élèves et c’est donc moi qui ait presque tout accroché (et encore, je n’ai pas pu utiliser toutes les feuilles). En outre, l’affichage a été assez rapidement dégradé (je ne sais pas dans quelle mesure c’était volontaire) par les passages dans le couloir. J’ai fini par devoir la décrocher tant elle faisait grise mine.

    J’ai donc remanié cette séquence pour pallier à ces désagréments. La deuxième partie de ce travail fera donc intervenir la colle (encore un savoir faire toujours utile au quotidien dans les petites classes) et devrait permettre aux enfants de faire eux-mêmes une première modeste composition.

     

    Arts visuels, S3 : aborder la technique du papier découpé et collé.

    Objectif technique principal :

    • se servir des ciseaux pour découper selon une ligne courbe (séance 1)
    • Se servir de la colle à papier (séance 2)

    Compétences du programme : Utiliser des procédures simples mais combinées (découpage, collage)

    Matériel : -Une feuille cartonnée de couleur par élève (format A5), les feuilles doivent être de couleurs vives et variées

    -Une feuille de couleur plus grande pour l’enseignant, qui devra montrer les gestes aux élèves.

    -Une paire de ciseaux à bouts ronds par élève séance 1) ainsi qu’un crayon à papier et une gomme.

    -Un tube de colle par élève (séance 2)

    -Une feuille blanche A3 (ou plus grande) par groupe, pas forcément très épaisse (séance 2)

    Organisation de la classe : Classe entière face au tableau (séance 1) par petits groupes de 4 à 6 élèves, éventuellement en groupant les tables par 4 ou 6 (séance 2)

    Séance 1 : dessiner avec des ciseaux

     

    1. Présentation d’une œuvre

    (5 minutes)

    • Présenter des reproductions de papiers découpés de Matisse aux élèves (la Gerbe, mais aussi par exemple la tristesse du roi, Polynésie ou encore un extrait de l’ouvrage « Jazz » )
    • Demander aux élèves comment ils ont été faits à leur avis. On leur explique alors qu’il s’agit de papiers de couleurs découpés et pas de dessin ni de peinture.
    • On peut s’attarder sur la tristesse du roi en leur demandant ce qui est représenté. Les élèves auront probablement du mal à trouver, ou proposeront des réponses différentes. On peut alors leur faire remarquer que c’est parce que les formes sont très simples avec très peu de couleur, et que l’artiste a essayé de représenter « uniquement le plus important »
    • Demander comment sont les contours des formes découpées ? Peut-on les tracer à la règle ? Insister sur la notion de courbe.
    • Présenter l’affichette sur les papiers découpés aux élèves ( à télécharger ici ). Leur expliquer que Matisse est un peintre et que c’est à la fin de sa vie, lorsqu’il était handicapé, qu’il a utilisé la technique du papier découpé, moins fatigante pour lui.

    2. Présentation du projet

    (5 minutes)

    • Expliquer le projet aux élèves. Eux aussi vont utiliser cette technique même s’ils ne sont pas peintres, et il faudra qu’ils s’appliquent bien car les formes qu’ils découperont seront ensuite regroupées avec celles de leurs camarades, puis affichée dans l ‘école.
    • Sortir une grande feuille de couleur et dessiner dessus à la craie, en commentant : « je prends toute la place parce que je veux qu’une fois découpée ma forme se voie de loin. »
    • Faire quelques essais au tableau qui ne fonctionnent pas (forme ouverte, forme trop compliquée, dessin à l’intérieur de la forme,…) faire exprimer chaque fois aux élèves pourquoi je ne pourrai pas faire comme ça sur ma feuille.
    • Montrer comment on découpe une ligne courbe : montrer ce qui se passe si je fais des à-coups, que je bouge les ciseaux au lieu de la feuille (faire observer le résultat) puis si je ferme mes ciseaux progressivement en faisant bouger ma feuille le long du contour.
    • Faire comparer les résultats pour que les élèves puissent comprendre que c’est le dernier geste qui permet d’obtenir un résultat satisfaisant

    Distribution des papiers (les élèves choisissent leur couleur.

    3. Mise au travail

    (20 minutes)

    • Distribuer une feuille de couleur à chaque élève, les couleurs doivent être mélangées si l’on veut qu’à la séance suivante, les travaux collectifs soient multicolores.
    • Rappeler la consigne : les élèves doivent utiliser TOUTE leur feuille pour faire UNE forme (on peut imposer par exemple de faire une fleur, un oiseau, un poisson, une algue ou une feuille, ou leur permettre de choisir parmi trois de ces formes. Il est risqué de laisser les élèves totalement libres pour cette séance, ils risquent de vouloir représenter des choses trop complexes à représenter par un seul contour et de se décourager). Ils doivent réaliser le contour à l’aide d’une ligne courbe fermée et ne découper que lorsque l’enseignant aura validé leur tracé (c’est à cette étape qu’il faut vérifier que les élèves auront écrit leur prénom au crayon à l’intérieur de leur tracé)
    • Les élèves ayant terminé les premiers peuvent se servir des chutes de papiers pour découper d’autres formes.

    4. Rangement et bilan

    (10 minutes)

    • Trier les chutes de papier par couleur et les récupérer (elles pourront éventuellement servir par la suite)
    • Vérifier que chaque élève a bien inscrit son prénom au crayon au DOS de sa forme et a rendu au moins une forme.
    • Faire s’exprimer 3 élèves désignés par la maîtresse sur ce qu’ils ont appris pendant cette séance.

    Séance 2 : composer un collage

     

    1. rappel du projet

    (5 minutes)

    • Faire rappeler par un élève volontaire ce qui a été fait la fois précédente. Demander à un autre volontaire de rappeler ce qui avait été prévu pour la suite.
    • Cette fois, les élèves devront se mettre par petits groupes, il va donc falloir regrouper leurs bureaux pour qu’ils puissent travailler ensemble. Faire la démonstration pour un groupe en en profitant pour rappeler les règles, puis faire installer le reste de la classe de la même façon.
    • Explications avec démonstration au tableau : chaque élève doit reprendre sa forme découpée la dernière fois et la coller sur l’affiche pour obtenir un résultat qui soit le plus beau possible. Demander ainsi aux élèves ce qu’ils préfèrent entre 3 possibilités (on aura affiché une feuille au tableau et on déplacera 3 formes dessus avec des aimants), l’une ou les découpages sont éparpillés dans tous les sens, l’autre où ils sont les uns sur les autres et la troisième sur laquelle on a réfléchi à la composition (par exemple en faisant un « bouquet de fleurs » , ou en faisant voler un oiseau au dessus des feuilles,… )
    • Réexpliquer le maniement du tube de colle : On ne sort pas toute la colle mais seulement le minimum, on ne couvre pas toute la surface du papier mais seulement les contours de la feuille de couleur, en appuyant seulement légèrement.

    3. Mise au travail

    (15 minutes)

    • Les groupes qui ont terminé plus rapidement que les autres peuvent rajouter des éléments dans leur composition, puis trouver un titre à leur travail, qui sera affiché sous leur feuille.

    4. Affichage, rangement et bilan

    (15 minutes)

    • Faire afficher les travaux par les élèves, puis demander à un volontaire dans chaque groupe d’expliquer ce qu’ils viennent de faire. Ils doivent alors répondre à une question d’un camarade des autres groupes chacun.
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    Ni pastiches ni loisirs créatifs ?

    La Raie de Chardin, copiée par Matisse.

    Pourquoi faire démarrer la plupart de mes séances par l’observation d’une œuvre d’art ?

     

    Cela n’a rien d’évident et je suis loin d'être sûre d'avoir raison !

    Dès le collège (je n’ai pas choisi d’option arts plastiques au lycée, je me suis formée comme j’ai pu en dehors de l’école) je me souviens que nos professeurs nous mettaient en garde contre le risque, alors bien mystérieux pour moi, de faire du « à la manière de ». C’était aussi un conseil qui revenait sans cesse lors de ma préparation à l’épreuve orale d’arts visuels du CRPE.

    Alors, qu’entendaient-ils par « faire du àlamanièrede » ? Si j’ai bien compris, c’est exactement ce que nous faisions la plupart du temps au collège. On nous montrait une œuvre, généralement d’art contemporain, et nous devions faire à peu près la même chose avec le matériel à notre disposition, c’est à dire 3 bouts de ficelle et un ou deux gadgets à la mode (j’ai de merveilleux souvenirs d’un « vaporisateur à bouche », qu’il nous fallait absolument acheter, quitte à faire quatorze boutiques pour le trouver, et qui nous a servi une seule fois en 4 ans). Ensuite le professeur nous complimentait mais nous disait 9 fois sur 10 que c’était quand même « un peu trop du àlamanièrede » puis nous faisaient un laïus sur le grand artiste en question.

    Parfois ils inversaient donc la démarche, nous avions une consigne censée être un peu mystérieuse, et c’est seulement ensuite qu’on nous dévoilait quel grand artiste de la seconde moitié du XXe siècle avait fait la même chose que nous. Pour s’en sortir, il fallait trouver le moyen de suivre la consigne tout en étant le plus éloigné possible de ce à quoi les enseignants s’attendaient de notre part, et surtout baratiner assez bien pour que tout ait l’air réfléchi (j'étais très forte à ce jeu).

    Faire du « àlamanièrede » c’était donc répondre bêtement à la question, tenter de copier le produit fini sans avoir nécessairement compris la démarche qui y avait conduit et sans avoir le matériel ni le savoir-faire qui auraient permis d’arriver à la cheville de l’original.

     

    Faire faire du « à la manière de » en primaire, c’est donc aussi un peu cela, à savoir faire singer des artistes par des élèves de moins de 11 ans, avec plus ou moins de bonheur. Afin que les pastiches soient un peu plus ressemblants, les enseignants vont donc, surtout en maternelle, piocher dans l’art contemporain, mais il faut bien avouer que, à part si l’on se contente de Buren ou de Toroni, et encore, faire croire à des enfants de cet âge qu’ils vont pouvoir se mesurer à des artistes reconnus serait une imposture. Les élèves peuvent vite se décourager en se rendant compte qu’on les « arnaque » en leur faisant croire qu’ils sont des Picasso en herbe alors qu’ils voient bien qu’ils ne font que suivre les conseils de leurs enseignants sans savoir où ils vont. De plus, cela contraint à se cantonner à une toute petite partie de l’histoire de l’art, qui n’est pas forcément celle qui réjouit le plus les enfants à la longue, même si les bambins de moins de 6 ans sont très attirés par les couleurs vives et les formes franches qu’on retrouve souvent dans ces œuvres.

     

    S’inspirer des grands maîtres n’est donc pas a priori l’idée du siècle, d’autant qu’on peut considérer que leur étude est prématurée en primaire. Est-ce vraiment judicieux de leur présenter des tableaux de Léonard de Vinci alors qu’ils ont l’âge des cahiers de coloriages et des cartes pokemon ? N’est-ce pas mettre la charrue avant les bœufs au risque de les dégoûter à jamais de la peinture ?

     

    Pourquoi, alors, ne pas simplement se contenter de laisser les élèves s’exprimer, éventuellement en mettant certaines techniques à leur disposition, voire en leur enseignant certains procédés de façon plus guidée, mais sans leur mettre sous le nez des artistes avec lesquels les écoliers ordinaires n’ont pas grand chose de commun ?

     

    Après tout, je suis très admirative de la démarche de Freinet et des travaux présentés dans « l’art enfantin » par exemple. Or, il ne me semble pas que celle ci se fonde sur des liens avec l’histoire de l’art. Il s’agit plutôt de permettre à l’enfant de s’exprimer le plus librement possible, en lui donnant une gamme de moyens très étendue à cette fin. De nombreux conseils sont échangés entre instituteurs pour que les élèves qui leur sont confiés puissent s’essayer à la sérigraphie, à la peinture à la colle, …

    Les travaux présentés sont de grande qualité et ne peuvent susciter que l’admiration, d’autant qu’ils n’ont rien de médiocres plagiats de peintures abstraites tels que peut les engendrer le « à la manière de ».

    Ni pastiches ni loisirs créatifs ?

    École de Saint-Cado, Morbihan (Photo H. Robic), in art enfantin n°1 décembre 1959.

     

     

    A l’heure actuelle, les « recettes » des enseignants du primaire me paraissent de plus en plus échangées sur les blogs, ou sur pinterest par exemple, et des productions d’arts visuels dignes de catalogues de loisirs créatifs (on est loin des techniques Freinet qui faisaient la part belle à des outils très simples et à des matériaux de récupération, les marchands de fournitures de beaux-arts doivent d'ailleurs se frotter les mains...)  fleurissent un peu partout sur la toile. Souvent ces dernières sont très jolies, bien plus jolies que les pauvres griffonnages de mes élèves, il faut bien que je le reconnaisse.

     

    Malgré tout, je m’obstine… Pourquoi ?

     

    D’une part, le fait de partir d’une œuvre permet une première découverte culturelle et je crois que nos élèves ont le droit de bénéficier du patrimoine mondial de l’humanité, et que ça se fera d’autant mieux, d’autant plus profondément et que ce sera d’autant moins empêché par des préjugés de toutes sortes que la première « imprégnation culturelle » aura lieu tôt. Cependant, cela implique qu’on choisisse des œuvres adaptées et qu’on ne force pas les choses : pas de cours indigestes d’histoire des arts, pas d’images choquantes ou violentes, un grand nombre d’œuvres de toutes sortes afin que tous les goûts qui sont dans la nature puissent s’y retrouver et que les élèves ne se retrouvent pas enfermés dès leur prime enfance dans un seul courant artistique, (que ce soit la peinture surréaliste ou la sculpture précolombienne)

     

    Mais ce n’est pas pour juxtaposer un peu d’histoire des arts et un peu de patouille que je persiste dans la volonté de partir le plus souvent d’une œuvre d’art, c’est bien parce que je tiens à une démarche particulière qui consiste à observer une image et à l’analyser pour en tirer une démarche que l’on réinvestit ensuite dans une production plastique puis plus tard dans d’autres contextes (scolaires ou non)

     

    Ainsi, on ne singera pas l’œuvre en suivant étape par étape un guidage extérieur pour produire une copie (« alors là vous allez faire des rayures à la peinture, comme ça, et comme ça , sur toute la page, avec à chaque fois un écart comme ça , et regarde, ça fait comme du Buren ! » ) mais on en dégagera quelques caractéristiques pour comprendre comment on peut s’exprimer soi-même avec plus d’autonomie que lorsqu’on copie un tableau avec ses 3 godets de peinture à l’eau et son pinceau en plastique sur une feuille A4…

    Dans ce contexte, on ne fait pas croire à l'enfant qu'il va devenir Turner en 3 minutes, mais l'élève pourra avoir pris conscience par lui-même (grâce au guidage de l'enseignant) de certains éléments de l’œuvre. Ainsi il pourra mieux comprendre ce qu'est une ligne d'horizon et comment la tracer que si on lui indique simplement qu'il faut qu'il trace une ligne horizontale sur sa feuille ou à l’extrême inverse, que si on le laisse se dépatouiller en lui disant de "dessiner le paysage qu'il voit" en s'attendant à ce que l'enfant remarque tout seul cette ligne (ou d'ailleurs, en ne s'attendant à rien de tel mais en se désintéressant complétement du résultat obtenu et de son amélioration au fil du temps).

    Par ailleurs, j'ai déjà expliqué que je pensais que les moments d'observation permettaient de développer les capacités des élèves, au niveau de leur analyse de ce qu'ils voient mais aussi du point de vue de leur syntaxe et de leur vocabulaire.

    Évidemment ces considérations portent sur un idéal vers lequel je tends et je ne prétends pas que les élèves qui suivront cette démarche deviendront tous comme par magie extrèmements habiles de leurs mains, mais j'espère qu'ils en tireront tout de même profit.

     

     "Mes" rhinocéros d'après Dürer, sur le blog de doublecasquette.

     

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